Rue des Filatiers

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Située au cœur de la ville, la rue des Filatiers est un lieu apprécié des Toulousains, tant pour son caractère festif que pour ses propositions gastronomiques. Empruntée quotidiennement par de nombreux passants, cette petite artère est également traversée par un autre élément : le temps. L’histoire s’est en effet inscrite durant des siècles sur les façades de la ville, offrant à la rue des Filatiers un charme et une âme toute singulière.

Tout commence place de la Trinité où l’agitation toulousaine fait la part belle aux terrasses des cafés. Mais ce matin, l’ambiance n’est pas à la fête : pas un passant, pas un murmure. Personne. Seule la fontaine marque sa présence de ses clapotis dans l’eau. Alors que le cours du temps semble suspendu, une jeune fille finit par apparaitre. Elle se promène, l’œil curieux et le nez en l’air, cherchant dans les hauteurs des bâtiments quelques traces du passé. Dès son entrée sur la place, un édifice aux briques orange et aux sculptures d’albâtre s’impose à elle.

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Au numéro 57 de la rue des Filatiers : la Maison Lamothe

Afin de pouvoir observer le bâtiment dans son ensemble, la collégienne prend de la hauteur en prenant place sur la margelle de la fontaine. Cette façade l’interroge : de quelle époque s’agit-il ?  Pour en connaitre la réponse, elle plonge résolument la main dans son sac et en sort un petit livre dédié à l’histoire des rues de Toulouse. Sur la couverture, le nom d’Esther apparait en lettre manuscrite. Après une recherche rapide, elle finit par trouver l’information recherchée.

« La maison Lamothe a été conçue en 1824 par l’architecte Urban Vitry. Quant aux sculptures, elles sont signées de l’artiste  Louis-Alexandre Romagnesi. »

Pensive, Esther traverse les époques. Elle se rêve le temps d’un instant, accoudée à la fenêtre d’une des chambres de la Maison Lamothe. Scrutant le visage de l’homme de pierre, elle l’imagine prendre soudainement vie : un clignement des yeux, puis un sourire, finissant par sortir du mur, quittant pour toujours sa façade de briques.

Un souffle de vent ramène la jeune fille à la réalité. La route avant d’arriver place des Carmes est encore longue. Elle reprend donc son itinéraire…

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Au numéro 50 : la Maison Calas

Le livre d’histoire entraine Esther devant un bâtiment beaucoup plus sobre que le précédent et le voyage dans le temps s’assombrit. La petite voyageuse se retrouve plongée au cœur de la nuit du 13 octobre 1761. C’est ici que le corps du jeune Marc-Antoine Calas est retrouvé sans vie. L’ensemble de la famille est soupçonné de meurtre. Le père du garçon, un commerçant protestant, est accusé du crime au motif de vouloir empêcher la conversion de son fils au catholicisme. Il sera torturé et condamné à mort.

Pour Pierre, le grand-frère de Marc-Antoine, une sentence est également prononcée : le bannissement à perpétuité. Dans son exil, il rencontrera Voltaire. Ce dernier obtiendra d’ailleurs la révision du procès et l’acquittement de la famille Calas.

Revenant peu à peu dans le présent, Esther ferme son ouvrage puis le range dans son sac. Assez d’émotions pour aujourd’hui. Elle finit par poursuivre son chemin en pensant à toutes les personnes ayant traversé la rue des Filatiers avant elle. La jeune fille s’imagine toutes ces vies fascinantes, mystérieuses, disparues et se demande quelles autres histoires peuvent encore raconter les rues de la ville rose…

Un article de Estelle Lauer avec la complicité de Stéphane Reynier

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Quelques photos de la rue des Filatiers

La rue des Filatiers est le passage reliant la place des Carmes à la place de la Trinité. Cet axe, animé en journée comme en soirée par de nombreux commerces, plonge les passants dans une ambiance festive et gourmande.

Toulouse Magazine vous offre un aperçu de cette rue au travers d’une sélection d’images capturées un matin de printemps…

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Pour en savoir plus :
Les rues de Toulouse : photos
Rue des Filatiers : wiki
Photographe : Stephane Reynier

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