Experimentalbody : quand la danse se joue de l’espace urbain

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A l’occasion d’une balade matinale sur la place Saint-Pierre, les promeneurs aperçoivent au loin un spectacle assez incongru : une troupe dansante aux habits colorés remuant l’espace public. Ce sont les danseurs d’Experimentalbody qui déambulent dans la ville, amenant aujourd’hui une touche de beauté loufoque en bord de Garonne.

Les passants semblent d’abord déconcertés par une telle rencontre ; leur flânerie est tout à coup chamboulée par l’arrivée mouvementée de six hurluberlus. Bouche bée et sur leurs gardes, les Toulousains observent à distance la pérégrination artistique qui se déplace joyeusement dans leur direction. La rencontre se fait de façon progressive : les danseurs commencent par capter le regard de chacun au travers de mouvements libres et fantasques. Rapidement, les plus curieux commencent à s’approcher, d’autres dégainent leur appareil photo afin d’immortaliser les poses les plus extravagantes. Au bout de quelques minutes, certains vont même jusqu’à se joindre au groupe en dansant, pour finalement se laisser emporter par la vague bariolée jusqu’au port de la Daurade.

Experimentalbody offre aux passants une véritable chorégraphie improvisée

Chaque artiste se joue du mobilier urbain comme d’un accessoire ludique. Une danseuse s’agrippe et se tortille autour d’un lampadaire, pendant qu’une autre chante un air d’opéra au rythme du tac-tac-tac d’un marteau-piqueur tambourinant dans un chantier. Lorsqu’un embouteillage se crée sur la chaussée, les voici slalomant entre les véhicules à l’arrêt, s’allongeant parfois sur les capots des voitures, sous le regard amusé des conducteurs. Ingénus du monde qui les entoure, ces femmes et ces hommes s’émerveillent de chaque objet qui s’offre à eux : arbres, bancs, passages piétons, statues, panneaux de signalisation…

La danse, une réflexion corporelle et artistique

Dans ce ballet aussi coloré que déluré, les poses académiques n’ont pas vraiment leur place. Bien au contraire, leur performance bouscule les conventions. Les codes vestimentaires dans l’espace public ? Ils le balayent d’un revers de jambe. L’usage purement utilitaire du mobilier urbain ? Ils le rejettent d’un coup de hanche. En conséquence de quoi, le spectateur est conduit à se poser des questions sur son propre rapport aux éléments qui environnent son quotidien.

L’exploration poético-sensorielle de l’espace par cette petite troupe, incarne résolument une joie de vivre et une spontanéité face au conformisme établi, offrant ainsi à travers la danse un regard nouveau sur la ville.

Un article de Valentine Marchou avec la complicité de Stéphane Reynier

Experimentalbody place Saint-Etienne

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Photographies de Sarah Gharbi
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Experimentalbody au jardin Raymond VI

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Photographies de Maëliss Figuié
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Experimentalbody investit la cour de l'Hôtel d'Assézat

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Photographies de Luca Sarges
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Experimentalbody aux abords des Augustins
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Photographies de Hugo Hancewicz
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Pour en savoir plus :
Experimentalbody – facebook insta

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