La poésie d’un ciel d’orage au-dessus du Capitole

Toulouse sous un ciel d'orage

Un soir d’été à Toulouse, le ciel s’assombrit au-dessus du Capitole. La chaleur retombe et la ville retient son souffle. Sous les éclairs, la pierre rose s’embrase, les passants s’abritent et la poésie s’invite au cœur de l’orage. Entre foudre et lumière, récit d’un moment suspendu où la ville se raconte autrement.

Les premières gouttes frappent le pavé avec la légèreté d’une main timide. Puis vient le tonnerre, ample et souverain, roulant entre la Garonne et les toits de tuiles. On croirait entendre la voix ancienne de la ville, cette voix occitane tantôt douce tantôt grondante, qui parle de luttes et de fêtes, de terre ocre et de soleils éclatants.

Sur la façade du Capitole illuminée par des éclairs, le spectacle devient théâtral. Les statues semblent s’animer, les colonnes vibrent sous la lumière violette du ciel. C’est un décor de tragédie céleste pour lequel les nuages jouent le premier rôle. Dans cette lumière d’apocalypse douce, Toulouse retrouve son identité la plus pure : une ville d’émotions, de contrastes et de rêves.

Les orages toulousains ont toujours eu quelque chose de musical. Ils ne détruisent pas, ils orchestrent. Et lorsque le vent s’engouffre dans les ruelles, il emporte le parfum de la pluie, la gouaille des étudiants, le clapotement des fontaines, pour composer tout autour du Capitole une symphonie.

Enfin le calme revient, le ciel entrouvre une trouée d’azur. Sur les pavés mouillés, les reflets du Capitole dessinent un double éphémère, un palais inversé sur les flaques d’eau. Les passants reprennent leur souffle, certains sourient. Le tonnerre s’est tu et la ville respire dans la lumière retrouvée.

Texte de Stéphane Reynier et photo de Audrey Valladon

Pour en savoir plus :
Wikipédia

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